1/ Naissance de la première formation musicale Centrafricaine en 1955 dénommée « Tropical Jazz », fondée par Prosper Mayélé.
Avant la formation des groupes, des bals sont animés par des chansonniers parmi lesquels l’on peut citer : Dominique Eboma, Marcel Joachim Vomitiendé, Jean Magalet, Jean Marc Lèsoua. Ces trois derniers, instituteurs à l’époque apportent également une éducation à travers la musicale à leurs élèves. La musique est reconnue comme étant un moyen de développement des capacités cognitives des élèves. C’est pourquoi une démarche pédagogique bien pensée implique la prise en compte des matières artistiques. Dans l’apprentissage et la pratique de la musique, l’élève découvre du plaisir dans cette activité ludique. D’où le déblocage de l’élève confronté aux difficultés sur l’apprentissage des matières. Au début de l’indépendance Marcel Vomitiendé, Jean Magalet et Jean Mac Lèsoua alors Instituteurs développent des ateliers de musique dans leurs écoles pour enrichir le programme pédagogique scolaire.
Le passage des groupes étrangers à Bangui dans les années 50 est sans doute un facteur déclenchant chez des artistes Centrafricains sur leur volonté à créer des orchestres. L’African Jazz et Joseph Kabassélé arrivent à Bangui en 1954 pour inaugurer le dancing Rex. Le guitariste rythmique du groupe est absent. Grand Kallé fait appel à un jeune guitariste Centrafricain nommé Prosper Mayélé pour accompagner son groupe.
Prosper Mayélé assure le concert et Kallé séduit par ses talents propose de l’engager au sein d’African Jazz. Mayélé décline l’offre du fait que le jeune projette de fonder son groupe. Ainsi, Prosper Mayélé fonde après le départ d’African Jazz de Kabassélé la première formation Centrafricaine en 1955 baptisée Tropical Jazz. L’on constate l’appelation Jazz comme pour se souvenir d’African Jazz. Ainsi, Prosper Mayélé et sa nouvelle formation Tropical Jazz animent au dancing le Rex au quartier Km5 qui devient leur quartier général de 1955 à 1959.
Le groupe devient important avec une notoriété acquise, surtout par l’arrivée massive de chanteurs et musiciens Centrafricains de talents. Par ailleurs, la nouvelle République devient une fierté pour les Centrafricains et pour marquer le coup, Prosper Mayélé baptise sa formation Tropical Jazz en Centrafrican Band vers 1959. Des éléments nouveaux renforcent le groupe Centrafrican Band qui s’installe au dancing Mbi Yé à Lakouanga en 1960.
Le groupe devient en 1963 Vibro Mayos avec l’arrivée du chanteur saxophoniste Rodolphe Békpa. L’on retrouve au sein de cette formation les artistes Centrafricains Oumar, Raymond Péndali, Alpha, Lima Rosi, Ngoma et Daniel Mavounda. Désormais les nuits Banguissoises sont pimentées des chansons connues de « Vibro Mayos » telles que : « Mariage ti nzè oussè », « Dounia », « Mogbi ». Le groupe « Vibro Mayos »devient toute une école où Mayélé et Békpa apportent une formation musicale aux jeunes du fait de l’absence à Bangui d’un conservatoire de musique.
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Sultan Zembellat
Anthologie de la Musique Centrafricaine