Los Negritos Makémbé

Los Negritos Makémbé

Georges Francis Ferreira alis Géo Ferré

Le groupe « Los Négritos Makémbé » fondé le 10/01/1967 à Bangui s’appelle d’abord Los Négritos, c’est-à-dire les petits nègres en Portugais. Avant la fondation de Los Négritos par Georges Bilan Ferreira, Floris Ferreira, José N’goïta, les frères Kalanda, Mokolongo, Aggas Zokoko, Banguisso, Emaüs, Mayette et Malaïka, la plus part de ces artistes évoluent au sein d’Amical Flash à M’baïki en 1965, première formation qu’ils fondent. Il importe de préciser que « Los Négritos » à l’origine n’a pas de lien avec le groupe « Africa Lumière » créée par Monsieur Armagnan à M’baïki.

D’aucuns pensent que « Los Négritos » est fondé par ce dernier. Lorsque « Los Négritos » est créé par Georges Ferreira et ces copains, le groupe ne dispose pas de matériels de musique, et ce contrairement à d’autres formations Centrafricaines.L’orchestre à commencer à se produire sur les matériels du groupe « Succès Flash » de Diable Kombas et c’est ainsi qu’il effectue une tournée à M’baïki et à Boda.

Ainsi, le premier enregistrement de « Los Négritos » s’effectue au dancing bar Etoile au Km5 sur les instruments de « Centrafrican Jazz » et par les moyens d’un car de reportage de la radio Bangui. Jean-Jacques Mbilo, technicien de la radio procède à l’enregistrement de la chanson « congé ti Chérie » composée par José N’goïta, le 10/01/1967, date de la sortie du groupe. Cette chanson connait un grand sucès et lance de ce fait « Los Négritos » auprès des Centrafricains. Georges Ferreira chef d’orchestre et manager du groupe mérite que je parle de son parcours dans cette page d’histoire de « Los Négritos » parce qu’il consacre une bonne partie de sa vie au développement de cette formation.

Yahya delmas Chanteur de Musiki

Faustino, Matata et Saladin

Géo Ferré

Né le 22 septembre 1950 à M’baïki, chef lieu de la Région de la Lobaye, Georges Ferreira effectue ses études au lycée Barthélémy Boganda en 1967. Il quitte le lycée en 1968 avec le niveau terminal et entre dans la vie active.Il effectue une formation de Commercial et de comptable avec un BTS en poche. Plus tard il travaille dans un cabinet d’expertise comptable, et ce après une formation en gestion d’entreprise et en commerce international. Georges Ferreira devenu depuis ces dernières années un entrepreneur Centrafricain du fait de reprendre l’entreprise Cedimex qui l’embauche à ses débuts. Guitariste, chef d’orchestre et salarié avec une bonne situation, il apporte un soutien moral et matériel à son groupe et ce jusqu’à sa disparition en 1990.Le groupe « Los Négritos » anime des bals dansants aux bars  » Tchatchatcha », « Op dancing » à sica II, et accompagne l’artiste Congolais de Brazzaville Franklin Boukaka au dancing le Rex, lors d’une tournée à Bangui. En fait, il effectue une série de concerts à Bangui avec son groupe Cercul Jazz quatre mois durant en 1967. « Los Négritos » dépourvu d’instruments continue à jouer sur les matériels d’autres groupes et se produit souvent à « Choisi bar » au quartier Lakouanga.

José Ngoïta Co-fondateur, Chanteur guitariste de Makémbé

En 1975 le Président Jean – Bedel Bokassa fait équiper les groupes « Centrafrican Jazz », « Tropical Fiesta » et « Vibro Succès » de nouveaux matériels performants. Maître Békers de Vibro Succès cède à Georges Ferreira pour le compte de « Los Négritos » ses anciens matériels en bon état de marche. Désormais « Los Négritos » devient autonome dans ses productions musicales. Tout n’est pas règlé du fait que la formation doit mettre en place une politique de communication avec une organisation liée à sa gestion. Son chef d’orchestre Georges Ferreira, Agent Commercial informe les membres du groupe d’un handicap sur le plan marketing lié à l’appelation  » Los Négritos  » vieillissante et assimilée par le public à un petit groupe. L’analyse de Georges est pertinente du fait que nous sommes en 1975, période où les gens aiment de nouvelles choses. Avec le mouvement d’après lui de l’authenticité naissante, des appelations souvent attribuées aux groupes musicaux Africains telles que « Négro Band », « Stars Band » disparaissent au profit des noms africains typiques. Ainsi, José N’goïta donne au groupe le nom « Makémbé » qui devient populaire auprès du public. »Makémbé » est un nom d’origine d’ethnie « Mozombo » dans la Lobaye, et qui désigne un instrument traditionnel, une percussion sous forme d’une grande cloche.Ce nom symbolise la source d’inspiration traditionnelle du groupe qui est la première formation Centrafricaine à reprendre le « Montè-Guènè » et le « Mogbaté », folklores de la région de la Lobaye.

Pour ne pas couper le lien avec l’appelation « Los Négritos  » et dans un souci de permettre aux supporters de ne pas perdre le répère avec le groupe, désormais « Los Négritos Makémbé » s’inscrit sur les banderoles annonçant les concerts de la formation. Parmi le comité de soutien à « Los Négritos Makémbé » l’on remarque Etienne Kènguèmba, Odobodé, l’ex-Ambassadeur Sévo Massissia et son frère Alexis Massissia et Nguéréngomba. Tous ces membres apportent leur soutien au groupe. En 1976 « Makémbé » explose du fait de renfort en matériels « dynacord » que Georges Ferreira commande en provenance d’Allemagne et d’arrivée au sein de la formation de bons éléments à l’instar de Jimmy Assossa, Kochembock, Matata, Bovic et Léa.

Désormais le public Centrafricain écoute de nouvelles sonorités et découvre des talents nouveaux. José N’goïta, chanteur guitariste et compositeur de talent transporte le groupe au sommet de son Art à travers la chanson « A so mo samba » dans la quelle il reprend plusieurs fois « chéri Makémbé », refrain qui reste à jamis graver dans la mémoire des fanatiques dont l’on dénombre une foule de jeunes femmes.

Le groupe Makémbé en 1980 à Bangui

L’expression « Los Négritos » est oubliée au profit de  » Makémbé « . Les concerts de  » Makémbé  » deviennent de grand – messes où les plus belles Centrafricaines viennent de quartiers: Lakouanga, Fatima, Pétévo, fou, Boy-Rabbe, Sica et …  » Makémbé  » devient une institution où de jeunes talents se forment. Le groupe désormais populaire anime des fêtes officielles aux côtés de « Tropical », « Musiki » « Vibro » et « Centrafrican Jazz ». « Makémbé » se produit en 1978 en Corse, précisémment à Ajaccio où le groupe impressionne par ses prestations de qualité. Une tournée en 1987 en france leur permet d’enregistrer un album de qualité et de parfaire le parcours du groupe Centrafricain. Enfin après avoir rencontré de sérieuses difficultés sur le plan matériel et du fait de la mobilité des chanteurs et musiciens, « Makémbé » disparait en 1990.
Je rencontre Georges Ferreira à Paris, le 22 octobre 2003 qui projette de faire rennaître « Makémbé » pour répondre aux voeux de ses nostalgiques fanatiques d’une part et d’autre part de ne pas laisser tomber ce patrimoine auquel il a consacré toute son énergie, 23 ans durant.
Georges Ferreira me promet de faire ressusciter « Makémbé » lors de son prochain anniversaire, le 10/01/2004. En faisant l’inventaire des moyens humains éventuels, je constate malheureusement la disparition de la plus part des anciens piliers de la formation, tels que : Matata, Jimmy, Kochembock, Bovic, Naïmo, et Kanissa. De plus, le célèbre compositeur, chanteur et guitariste du groupe, à savoir José N’goïta tourne le dos à la musique d’ambiance pour des raisons de convictions religieuses. La tâche est difficile certes, mais comme d’après Georges Ferreira, la nouvelle formation va se baser en France provisoirement avant de s’installer à Bangui. Sans doute, le guitariste Saladin, le bassiste Faustino, tous deux anciens musiciens de « Makémbé » peuvent apporter leur participation à ce grand projet. Pour ma part, j’apporte tout mon soutien à mon aîné Georges dans la mise en place de ce projet culturel.

maziki.fr
Sultan Zembellat
Anthologie de la Musique Centrafricaine

 

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