Charlie Perrière et le Tropical Fiesta

Charlie Perrière et le Tropical Fiesta

Charlie Perrière
Charlie Perrière

Charlie PerrièreChar lie Perrière, Prosper Mayélé et Rodolphe Békpa sont de grands noms de la Musique Centrafricaine Moderne. Tropical Fiesta, Vibro Succès et Centrafrican Jazz sont à l’époque des orchestres nationaux du fait de la qualité de leurs prestations et leur bonne organisation. Charlier Perrière le fondateur du groupe Tropical Fiesta est né le 12/08/1946 à Bangui.

Véritable baroudeur Charlie Perrière est tout d’abord en 1957 Chanteur soliste à la chorale de la Cathédrale Notre Dame de Bangui. En 1959 le jeune chanteur évolue au sein du groupe Bog-Jazz et aussi Youngs Jazz dont il est fondateur avec Augustin Moukouri, Gabriel Bozo, Elie Lémotomo, Toni Da Sylva et Batista Virgile. Puis Charlie Perrière évolue en 1962 chez Békpa dans la formation Vibro – Succès et en 1963 auprès de Prosper Mayélé au sein de Centrafrican Jazz. En 1964 l’artiste fonde Rocka – Fiesta en compagnie de Jean Ngoma, sylvestre Bombélé et de Philippe Enga.

Avec l’expérience acquise auprès au sein des formations de la place, Charlie Perrière créé le 2 février 1965 avec ses copains Evis Evoko, Baron Baky, Cisco Bagbo le Tropical Fiesta au départ pour animer un stand pour la  » Kermesse aux Chapeaux  » initiée par le Père Godard.

Lorsque Tropical fiesta voit le jour, Charlie Perrière chanteur et musicien de talent devient le guitariste soliste du groupe. Parmi les pionniers de Tropical Fiesta, l’on remarque la présence d’Evis Evoko au chant, Baron Baki et Thierry Darlan Yézo à la basse, Django à la guitare rythmique, Pécos à la guitare solo, Françis N’Dambou aux percussions, Cisco Gbagbo et le vieux sax Mabuse, Samy et Witta aux trompettes et trombones. Par la suite l’équipe s’agrandit avec l’arrivée des chanteurs Abézoua, Aggas Zokoko, Bhy-Gao doris Dombia et du célébre guitariste soliste Sox Sokambi et de Massély N’Djogo et Falvis à la guitare rythmique.

Charlie Perrière
Charlie Perrière

Charlie PerrièreAprès l’hégémonie Centrafrican Jazz et Vibro Succès, nous découvrons une autre sonorité avec Tropical Fiesta à partir de 1965. Le chant et les arrangements de cuivres élèvent le niveau musical de la Musique Centrafricaine. La voix de son leader Charlie Perrière, un des meilleurs ténor Africain est d’une qualité angélique. Chanteur,guitariste, pianiste Charlie Perrière est en avance musicalement. Dès sa prime jeunesse le doué prend des cours de musique et maîtrise dece fait la lecture et l’écriture musicale comme il se doit. De plus, Tropical Fiesta intègre dans son répertoire une variété large avec une place à la salsa. C’est avec dextérité que Cisco Gbagbo interprète à la flûte le célèbre musicien Cubain Jhonny Pacheco dont le répertoire rencontre un énorme succès dans toute l’Afrique. De plus, le guitariste soliste Sox Sokambi et Cisco nous transportent souvent à la nouvelle Orléans à travers des arrangements de Tropical Fiesta. D’ailleurs, la Radio Bangui fait appel aux deux Jazz men pour animer une émission qui s’intitule « Jazz dans la nuit », ayant pour but de faire découvrir ce genre musical aux Centrafricains.

Massély Djogo
Massély Djogo

Massély Djogo »Wali ti mbi », « Moktar na Fatou », « Considération ti Mabuse », « Malinga Malinga », « Marie – Jeanne », « Gina » sont des compositions qui marquentle début de Tropical Fiesta et permettent à ce groupe de s’imposer sur le plan national. La qualité de musique jouée amène Bokassa à faire de Tropical Fiesta son groupe préféré et l’invite régulièrement aux manifestations nationales. Bokassa affiche une fierté nationale en permettant au groupe Tropical fiesta de se produire au Palais de la Renaissance à Bangui en présence de ses invités de marque. Ainsi, le groupe se fait remarquer lors de ses prestations et se fait inviter à l’étranger plusieurs fois. En 1970 le groupe est l’invité de marque du Président Roumain, effectue des tournées en France, Grèce, Côte d’Ivoire et participe au Festival Art Nègre de Lagos au Nigéria en 1977. Tropical Fiesta atteint le sommet de son Art entre 1975 et 1978 avec « Passi ti l’Amoulou », « Révérence à nos Souverains », « Michelle » et « Odingala ». Le chanteur Bhy-Gao l’équivalent de Papa Wemba au Congo Kinshasa enflamme la foule Centrafricaine. Tout comme Rochereau avec les Rocherettes, Charlie Perrière fonde les Charlettes parmi lesquelles Mami, une femme élégante rencontre une renommée inattendue auprès des Centrafricains.

Tropical Fiesta en 1965
Tropical Fiesta en 1965

Alphonsis Ndambou
Alphonsis Ndambou

Quand Tropical Fiesta effectue une tournée en 1972 au Congo Brazzaville, les Brazzavillois accueillent le groupe en apothéose. La formation de référence Congolaise Bantou de la Capitale joue en face d’un dancing où Tropical doit se produire. Bantou de la Capitale démarrage avant Tropical Fiesta. Quand Tropical Fiesta Commence à jouer, la foule déserte Bantou pour venir danser avec Charlie Perrière et son groupe. Cet affrontement permet de valoriser ainsi dire la Musique Centrafricaine. Lorsque j’arrive en Paris en 1982, je rencontre en compagnie d’un de mes cousins Yves Odon Palm le grand Manu Dibango. Quand nous nous sommes présentés comme étant des étudiants Centrafricains, Manu nous demande tout de suite si on connaît Charlie Perrière. C’est avec joie qu’il nous accorde ce témoignage lorsqu’on lui dit que nous connaissons bien Charlie Perrière :

Manu Dibango
« Ecoutez, je connais bien Charlie Perrière pour avoir travaillé sur le plan musical avec lui à Bangui. En 1978 l’on me sollicite pour organiser les préparatifs de « l’Afro Vision » à Libreville au Gabon, une émission de concours de chant, à l’instar de « l’Euro-Vision ». Je dirige des séances d’une répétition générale où l’on retrouve la majorité de grands chanteurs Congolais et Africains. Quand Charlie Perrière répète sa chanson pour le concours prévu, des compétiteurs Congolais en lice découvrent la qualité inégalée et les capacités de Charlie Perrière prenne panique. Pour éviter de se faire battre par cette belle voix extraordinaire, les compétiteurs viennent me voir pour dire que nous ne sommes pas venus ici dans un esprit de compétition. Ainsi,  » l’Afro-Vision » se transforme en une simple prestation. Mais Charlie a eu le mérite de prouver ses capacités à ceux qui au départ le sous – estiment. ».

A vrai dire, le témoignage de Manu dibango dit tout sur les qualités et sur les capacités de Charlie Perrière dans la chanson. Pour les mêmes raisons, Tropical fiesta devient l’orchestre Impérial pendant l’empire de Bokassa qui profite de la belle voix de l’artiste pour faire sa propagande. D’ailleurs, c’est avec une dextérité inégalée que Charlie Perrière interprète « Révérence à nos Souverains », la chanson sublime dédiée au couronnement de jean – Bedel Bokassa. Si l’on apprécie le soutien de Bokassa aux orchestres Centrafricains, cependant force est de lui reprocher de ne pas penser tôt à au rayonnement de la Musique Centrafricaine sur le plan mondial. Charlie Perrière devient parallèlement à sa carrière musicale Comptable à la Cour Impériale de Béréngo de Bokassa et confie la direction de Tropical Fiesta à Evis Evoko, et ce de 1975 à 1979. Dans les années 80 Charlie Perrière part en France pour poursuivre sa carrière musicale. Il fonde avec Thierry Yézo, Sultan Zembellat et Régis Cissoko le groupe Centrafricain Kokombo Stars à Paris et se produit sur disque en solo.

Evis Evoko
Evis Evoko

Malheureusement il n’arrive pas à décoller. Dans les années 90 Charlie repart à Bangui pour remonter Tropical Fiesta qui manque d’équipement. Il relance Tropical Fiesta avec  » Sentiment « , son dernier chef – d’œuvre qui raconte une belle histoire d’amour. D’ailleurs, Tropical Fiesta excelle dans les histoires d’amour sous toutes les formes. En 1997 le groupe effectue une tournée en France sans atteindre les objectifs escomptés du fait de la mauvaise organisation des tournées.
Charlie Perrière se convertit et tourne le dos à la musique d’ambiance. Il mène depuis 1998 une campagne d’évangélisation et se consacre désormais à ce ministère qui fait recettes en Afrique. Après le décès d’Evis Evoko, Baron Baki, Cisco et de Salou, c’est Aggas Zokoko qui dirige en ce moment Tropical Fiesta. Le groupe rencontre de sérieux problèmes d’équipement et se trouve confronter à la crise économique qui n’épargne pas les groupes musicaux. Le groupe Tropical Tiesta qui est un patrimoine national risque de disparaître comme centrafrican Jazz et Vibro Succès si l’Etat ne lui apporte pas un soutien matériel et financier.

maziki.fr
Sultan Zembellat
Anthologie de la Musique Centrafricaine

 

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